Le MONTET--TRONGET
J'avais trouvé excellente l'idée de consacrer chacune des revues de l’association « Allier Généalogie »à la présentation d'un canton.
Il me fallait simplement attendre quelques années pour découvrir celui du Montet. Je rongeais mon frein jusqu'au jour de juin denier où Mme Périchon me sollicita pour rédiger l’article consacré à ces deux communes.
Les rôles étaient inversés, j'ai pris mon bâton de pèlerin.
Le premier ancêtre que j'ai trouvé portait un nom étrange : « néolithique ››, il a laisse traîner ses silex que nous avons retrouvés quelques 6000 ans plus tard sur Tronget. C’est un ancêtre que je partage avec beaucoup d'autres comme celui qui empruntait la voie romaine de grande circulation qui passait au Montet. C'était un axe très fréquenté de Bourges à Clermont-Ferrand. A l'époque, on parlait d'une ville de plus de mille habitants. Les Bituriges habitaient Monticulum.
Photo aimablement fournie par ma cousine Isabelle DESURIER
Le Mont(et) Saint-Michel
Premières lignes d'un récit intitulé « Noël féodal ›› écrit par Jules Delahaye, propriétaire à Chantocelle, commune de Treban, ancien député de Chinon et publié dans le numéro du 25 décembre 1897 du journal « La Libre Parole ››.
Ce récit renferme bien quelques inexactitudes, mais il a le mérite de placer l'action qui se déroule au Montet en 1095, lors du séjour du Pape Urbain II, dans un cadre où la couleur locale est parfaitement rendue. (L.F.)
Noël féodal : « Il y a 900 ans, le monticule aux pieds duquel passait la route de Bourges à Clermont construite par les Romains et qui s'appelait comme aujourd'hui le Montet-aux-Moines, n'était pas le bourg modeste qui, maintenant, grimpe avec l’air de se faire prier vers sa petite église sans moines et sans clocher. C’était un observatoire dont le vaste horizon s'étendait jusqu'aux montagnes de l'Auvergne, du Cantal, du Forez et une ville redoutablement fortifiée. `
Il était couronné non seulement par son église à trois nefs, longue, large comme une basilique, avec une haute flèche au milieu de son transept, et deux beffrois à droite et a gauche de son porche d'entrée mais encore par un monastère et un donjon.
De tous côtés, il était protégé par une ceinture de fossés profonds au-dessus desquels se dressaient les mâchicoulis menaçants, les courtines crénelées et cinq ou six tours percées de meurtrières.
Hors des remparts, dans la plaine, était assise, comme une ménagère jouissant de l'air pur et de sa sécurité, la ville de plus de 2.000 h. qui s'était élevée et ne cessait de grandir depuis que les ducs de Bourbon y avaient établi leur résidence.
Il y avait du travail pour tous autour de la demeure seigneuriale d'où Archambaud III, dit du Montet, Archambaud IV, dit le Fort, et Archambaud V, dit le Pieux, également amoureux de la chasse, de tournoi et de bataille, ne sortaient qu'escortés d'une troupe nombreuse de chevaliers et de serviteurs. Et comme ils étaient bons et généreux pour les petites gens de leur allégeance, la vie ne leur était ni dure ni difficile à l'ombre de ces murailles et de ces épées…››
Prieure Saint-Michel du Montet
Du monastère qui couronnait jadis notre monticule, il ne reste aujourd'hui aucune trace. Déjà vers le milieu du XVIIème siècle, il n'était plus qu'une ruine abandonnée et deux siècles plus tard, les auteurs de l'Ancien Bourbonnais écrivaient qu'il n'y avait pas dans toute la province d'établissement religieux qui ait été plus complètement démoli.
Nous connaissons cependant l’emplacement exact de ce troisième grand monastère du Bourbonnais : c'est celui de l'hôpital actuel. La tradition locale l'affirme en effet; d'autre part, l'éco1e religieuse qui ferma ses portes en 1903 était dénommée « couvent›› en souvenir des anciennes constructions monastiques dont elle occupait en partie l’emplacement. Enfin, en 1893, avant la grande restauration de l'église, il existait encore sur son mur méridional des vestiges importants qui indiquaient avec certitude que les cloîtres se trouvaient là.
D'après un document des Archives de l'Allier (H. 3176), notre prieuré aurait été fondé en 940 « sur le pied de 16.500 livres de rente en assiette ››, somme qui à vrai dire paraît bien considérable pour l'époque. Coiffier et l’archiviste Chazaud lui attribuent, sans preuve d'ailleurs, un âge moins avancé. « Il est probable, écrit Coíffier, que ce monastère a été fondé vers le milieu du XIème siècle par Archambaud III... ››. Chazaud, de son côté, prétend qu'il a été fondé par Archambaud IV mais il ajoute : « ...nous ni avons pu trouver aucun acte de cette fondation, les titres du Montet avaient déjà disparu en très grande partie au XVIIème ››.
Durant plusieurs siècles, l'important prieuré du Montet, qui groupa à une certaine époque près de cinquante moines et dont les revenus étaient alors fort importants, fut la providence de la région. Ces moines faisaient exploiter les terres incultes, défricher les forêts et assuraient la sécurité des populations vivant sur leur domaine. Ils étaient charitables et entretenaient à leurs frais le vaste hôpital de l'Hôtel-Dieu. Ils étaient aussi, paraît-il, assez désintéressés.
Le prieuré du Montet dépendait de la célèbre abbaye de Saint-Michel-de-Cluse, en Piémont, fondée en 969 par Hughes Maurice de Montboissier et sa femme Isengarde. D'autre part, remarquons avec le chanoine Moret que la plupart des sanctuaires célèbres dédiés à saint Michel ont été bâtis sur des points élevés : Saint-Michel-de-Cluse, Saint-Michel dans la baie de Saint-Malo, Saint-Michel-du-Puy sur le rocher de l'Aiguille, Saint-Michel-du-Montet, Saint-Michel-de-la-Ronde près de Varennes, etc... (F.M.)
Le Normand d'adoption que je suis ne pouvait donc écrire un autre titre.
Les grands désastres
Si notre région traversa presque sans encombre la guerre de Cent ans, la ville du Montet et son admirable basilique romane considérée à l'époque comme le plus beau et le plus vaste des édifices religieux du Bourbonnais, l'ornement de notre cité pendant plus de cinq cents ans, furent ruines par les Protestants au lendemain de la bataille de Cognat. C’est la raison pour laquelle on ne peut parler d'avant qu'au conditionnel tout y compris les archives ayant disparu. Le Montet-aux-Moines ne s'en remettra jamais car au moment où les affaires reprenaient un peu entre autres, grâce au charbon, la Révolution y mit un terme. Elle créa un des plus petits chef-lieu de canton de France en superficie (177 hectares). Il devint LE MONTET (sans moines). Le 5 pluviôse 1796 un incendie, attise par un fort vent ravagea l'ensemble du village.
Aujourd'hui, on ne retrouve que des fondations calcinées tout autour du village.
Cette période ne fut pas des plus faciles pour Tronget si on en croit les différents curés de l'époque :
Inhumation, dans l'ég1ise, à cause de la gelée (8 janv.1670) :« Aujourd’huy, le. premier jour de septambre, l'an V.1583 (síc), et inconvenien des maladies pestillanes au bourt de Tronget et aultres lieux, je curé dud. Tronget soubsigné me suy retiré au villaigc des Beraux, estant lieu sain, et pour administrer les saincts sacrements nécessaires en la chappelle de Marie-Magdelleine en ladite parroisse de Tronget ››. (G. RESKOND fol. 64).
La promiscuité à l'intérieur des fortifications était favorable au développement de la peste : « ...Le vingt-sixiesme jour du moys de novembre mil six cent et dix-neu, la nuict venant au XXVIle jour dud. moys, il fit ung sy grand vent. qu`il abbatit le clochier de Tronget et plusieurs granges, maisons et autres bastimens et plusieurs arbres Fit un grand yver et principalement au moys de mars, année 1620. - En l'année mil six cens vingt-et-ungt, le moys d'aoust fut pluvieux, et les blés soilles germées en les ...? » (fol. 129 Vo).
Note du curé Tridon «Le registre des baptesmes, mariages et mortuaires, puis le commencement de janvier mil six cent-soixante-et-neuf jusques au vingtíesme apvril de laditte année, just bruslé dans l’incendie du presbytaire de ce lieu arrivée ledit jour vingtiesme apvril mil six cent.-soixante-et-neuf » (fol. 197) ; l'incendie arriva « par du chanvre que l'on avoit teillé, la domestique négligea, avant de se coucher, de retirer les teilles ou coupeaux du foyer » (addition du curé Barthelaix).
Les mines de charbon du val de Queune
Un jour j'ai lancé un appel sur le forum internet : voici la réponse que j'ai reçue, elle résume tout ce que j'ai pu lire par la suite, encore merci à son auteur.
Autour des mines des Gabeliers au XVlllème siècle
Avant 1740, le charbon était peu utilisé, et les trous d'extraction, comme les carrières de pierre, ne gênaient guère les paysans : souvent, ils les exploitaient eux-mêmes, se croyant maîtres du sous-sol comme du sol, mais sous Louis XV, cette activité souterraine est réglementée : l'arrêt14 janvier 1744 fait obligation de demander la permission du Contrôleur Général des Finances pour fouiller le sous-sol. Les paysans crient à l'atteinte aux libertés ! Mais les industriels l'emportent, et un autre arrêt renforce la législation en 1783. Les procès sont nombreux entre les nouveaux venus qui veulent exploiter le sous-sol et ceux qui, sur le même lieu, exploitent le sol depuis des générations. Les paysans des Gabeliers avaient bien dû voir venir le vent, puisqu'à 5 km au Nord-Est de chez eux, les mines de Fins étaient déjà exploitées de longue date. Vers 1774, « Jean Martinat, sieur de Villard et de la Presle, écuyer et cy-devant meunier, tenant la poste pour le roy au lieu-dit de la Pierre-Percée à Noyant, découvre une veine de charbon en creusant un fossé» aux Gabeliers. L'année suivante, il commence l'extraction avec tout d'abord une autorisation provisoire, puis finalement obtient la concession des Gabeliers pour 30 ans.
Sa voisine (au Nord-Ouest), la comtesse de Gaulmyn, veut en faire autant sur ses terres des Bérauds. Plus chanceuse, elle trouve davantage de charbon et réussit mieux en affaires. Martinat, en difficulté, lui vend ses terres en 1780 et se retire à Coulandon. Mais à leur tour les Gaulmyn font de mauvaises affaires et doivent vendre les Bérauds et les Gabeliers en 1783. Le nouvel acheteur est le baron d'Allarde. Il place tous ses espoirs dans ces mines comme l'ont fait ses prédécesseurs, et va même jusqu'à emprunter en 1794 en hypothéquant ses terres ! Or la ruée vers l'or noir est anarchique, et la concurrence violente. Le baron d'Al1arde, tout seul, ne peut faire face. En 1788, il doit mettre son affaire en société. Pourtant, comme on extrait 9000 tonnes de charbon par an, l'espoir est permis...
La terre des Bérauds et Gabeliers, d'un seul tenant, avait avec ses nombreux étangs une superficie d'environ 9 km²1 (900 ha). Les domaines étaient loués a un fermier, et qui les faisait exploiter par des métayers, à charge d'une redevance égale à la moitié des produits. Dans le bail à ferme de cette terre, la société (minière) se réservait, à charge d'indemniser le fermier, le passage a temps mort sur les héritages dépendants des lieux affermés, de toutes les voitures nécessaires pour l’exploitation des mines de charbon, et le droit de faire des fouilles, puits et creux à charbon partout où le gérant le jugera à propos, sauf indemnité à dire d'experts dans le cas où l'on fouillerait dans les prés. Les travaux de cette société se poursuivirent a peu près sans interruption, même pendant la Révolution, non sans éprouver durant cette période de multiples difficultés.
Les relations entre les paysans (ouvriers du sol) et les mineurs (ouvriers du sous-sol) étaient nombreuses, car les seconds étaient les fils ou les frères des premiers. Aussi, au moment des foins et des moissons, les mineurs désertaient la mine pendant trois mois, tant pour prêter la main à l'exploitation familiale que pour gagner un peu plus d'argent « en plein air ». Cette pratique, qui désorganisait la mine, était cependant tolérée. Mais le baron d'Allarde, à la tête de 200 ouvriers, la juge néfaste et s'emploie à la réduire. Cela crée une tension entre les paysans et la mine.
De plus, en 1797, les terres des Bérauds et des Gabeliers changent de propriétaire: elles passent aux mains d'un parisien, M. Marigner, qui ne s'intéresse qu'à la mine et pas aux paysans qui travaillent au-dessus. Alors, se sentant négligés, certains métayers de longue date quittent ces terres pour d'autres plus calmes, où leur vie ne sera plus troublée par les contraintes de la mine. Les a-t-on poussés à partir? Sont-ils partis d'eux-mêmes ? L'histoire ne le dit pas, car c'est celle des mines, et non celle des paysans. Voilà donc le contexte dans lequel tes anciens, « laboureurs-cultivateurs aux Gabelíers », se sont déracinés pour aller à Saint-Menoux, où le charbon n'avait pas encore rendu « berdin » les propriétaires terriens... Bien amicalement, Georges Michard, Doyet (A.G. 1459).
Ce deuxième texte pour expliquer l'origine de la maison de retraite du Montet.
Mort tragique de madame de Bourbon
Singulières vicissitudes des choses humaines l Le moment même où disparaît notre bel hôpital jusqu'à ses derniers vestiges est précisément celui où il se relève florissant sur un autre point de notre ville. Cet asile de la pauvreté et de la souffrance, si nécessaire dans toute société, heureux fruit de la piété charitable de nos vieux sires de Bourbon, détruit par une soldatesque en délire, renaît avantageusement, après trois siècles de destruction, grâce a la pieuse générosité d'un noble et digne rejeton de cette tant vieille et tant illustre famille des Bourbons. Voici comment :
Messieurs Charles et Gaspard de Bourbon- Busset, attirés sans doute par un religieux souvenir de famille dans notre Montet, jadis séjour et tombeau de leurs aïeux, avaient acquis les houillères de cette localité. C'était alors leur époque la plus prospère ; le charbon s'offrait d'une qualité supérieure ; on l'extrayait en grande quantité, il s'écoulait rapidement ; le travail marchait à merveille ; tout allait à souhait, la satisfaction était générale ; on y venait en partie de plaisir.
« Le 7 juin 1857, de douloureuse mémoire, on y accourt spécialement pour voir fonctionner un nouveau manège. La réunion est complète, tout est prêt, on s'approche du puits pour examiner mieux. Soudain, un craquement sinistre se fait entendre, Madame Gaspard de Bourbon, née du Prat (1), disparaît et tombe au fond du gouffre, poussée selon les uns par une frayeur vertigineuse, entraînée selon d’autres par un bras de levier qui aurait saisi ses vêtements. Aussitôt retirée de l'abîme, n'ayant de vie que le souffle et sa connaissance, elle reçut les derniers sacrements près du puits fatal. Dès qu'on l'eut transportée à l'établissement et qu'on voulut soigner son corps tout meurtri, elle rendit sa belle âme au Dieu qu'elle avait reçu le matin même.
Bientôt la place d'une catastrophe si épouvantable fut marquée par une croix de pierres, des arbustes, quelques arbres autour et un grillage qui enferme le tout. Mais qu'était-ce que cela pour un deuil pareil ? Monsieur de Bourbon, dans son malheur, se tourna vers Dieu, source unique de toute vraie consolation; il songea aux prières des affligés qui lui sont si agréables, et a la bienfaisante charité qui les lui rend encore plus précieuses: dès lors la fondation de notre hôpital fut décidée.
La même année, on en jeta les fondements, près de l'église, sur le point culminant de notre gracieux monticule. Pouvait-on choisir un site mieux en harmonie avec sa destination, tant pour l’agrément que pour la salubrité. Les religieuses destinées à le desservir arrivèrent en septembre 1858, mais il ne fut réellement ouvert aux besoins des malades que dès le 1er mars 1859. Puisse-t-il avoir meilleur sort que son devancier et ne se fermer plus jamais!
Quelques années plus tard, vers la fin de 1863, M. de Bourbon, désirant lui assurer un tel avenir, et tout a la fois, donner à son œuvre de bienfaisance, une étendue plus grande, fit à M. le Préfet de l'Allier l'offre généreuse de céder au gouvernement son établissement charitable, avec une bonne rente, à la condition qu'il en perpétuerait l'existence Son offre fut acceptée, et l'administration départementale décida que notre hôpital serait cantonal, sous la dépendance et responsabilité du gouvernement ». (F.M.). (l)Elle se prénommait Célestine.
L'arrivée du chemin de fer
Un décret de 1854 avait autorisé une Compagnie, ayant à sa tête le comte de Bourbon-Busset, à faire exécuter à ses risques et périls une voie ferrée de Moulins à Montluçon. Cette ligne était destinée à faciliter l'exploitation des mines du Montet dont le comte était propriétaire. Mais une grosse déception fut enregistrée au Montet lorsqu'on apprit que le tracé primitif par Le Montet-Châtillon avait été abandonné pour le tracé actuel Tronget-Noyant.
A ce sujet, une légende prétend que les Montetois se seraient opposés au passage d'une voie ferrée sur leur territoire par crainte des malfaiteurs qui, en profitant de la rapidité des trains, auraient mis la région en coupe réglée. La réalité est bien différente et, lorsqu'il fut question d'établir une gare à Tronget, en 1858, sur la voie ferrée qui venait d'être construite, le conseil municipal alerté, protesta contre ce projet et proposa trois emplacements pour cet établissement :
- Le lieu des Gouttes qui se trouvait a proximité du passage a niveau de la route nationale, à cent mètres de l’exploitation houillère et a égale distance du Montet et de Tronget .
- Le lieu des Anges, voisin du passage à niveau de la route de Saint-Pourçain à Sancoins.
- enfin, le bas de Laly, en bordure de la route du Montet à Cosne.
Ces propositions ne furent pas retenues par la Compagnie des Chemins de Fer d‘Orléans.
En 1859, la gare de Tronget était établie. Le Montet a beaucoup souffert de son éloignement de la voie ferrée, notamment les jours de foire pour l’embarquement des bestiaux. (L.F.)
Tronget créa ses propres foires avec un droit de place moins cher et connaissant l'esprit de saine gestion du paysan bourbonnais, on devine la suite.
Découverte ethnologique à la Chevrotiére de Tronget,
« Est-ce Pierre Cœur de Saint-Pourçain père du célèbre Jacques de Bourges qui implanta en ce lieu un élevage de chèvres à poils longs ou un client de Vasco de Gama qui vers 1495 le fit avec des chèvres importées du Tibet ? La tannerie du Montet et les fileuses en profitèrent longtemps.
Que faisait, cache au sommet de la cheminée du logis un coffre en bois massif sans forme particulière contenant deux petits sacs de poudre en toile, une petite croix en osier, un rameau de buis et surtout un sceau de Charles VII ? » « CHEVROTIERE fief bourbonnais » par Georges RATEAU.
Encore plus extraordinaire La vraie Croix. (F.M.)
Durant de nombreux siècles, fut vénéré un morceau de la vraie Croix, ramenée par saint Louis. Il faut lire comment elle a été ramenée mais surtout comment elle échappa a la vente comme bien national et comment elle a mystérieusement disparu vers 1888.
TRONGET
Photo journal "La Montagne"
L’enfant du pays
C'est la qu'il faut parler d'un personnage local important: François Mercier (1858-1920), entrepreneur de travaux publics, grand propriétaire, maire radical-socialiste de Tronget. Tout est surprenant en cet homme. Ne connaissant pas les distances, les heures de repos et le sommeil, semblant n'être jamais fatigué, il apparut à ses concitoyens comme une force de la nature, une sorte de géant, un prodigieux exemple d'activité et de santé débordante, jusqu'au jour ou il fut terrassé en plein travail par les atteintes de la courte maladie qui l‘emporta. Il devinait les pièges, dominait les événements. « Bien des hommes d‘Etat s'éclairèrent de ses conseils » dit Vidal, député de l‘Allier, ajoutant que « les questions les plus ardues semblaient choses toutes simples lorsqu'on s'en entretenait avec lui ». Rien ne semblait cependant le favoriser de par sa naissance. Il était le fils d'un petit entrepreneur avec lequel il travailla durement sur les chantiers, dès son plus jeune âge. Mais d'année en année, on voit croitre l’importance de ses travaux. Ce furent d'abord de petits lots, puis des lignes de chemin de fer d'intérêt local, pour finir par d‘énormes chantiers qui occupaient des milliers d'ouvriers en France et a l’étranger : lignes de chemin de fer, écluses, tunnels, ponts, reconstruction de villes après la guerre.
Dès qu'il entra au Conseil municipal de Tronget, en 1904, il domina la vie de la commune. En 1912 il devint maire et le resta jusqu‘a sa mort. Il fut « le seigneur de sa petite ville » qui lui doit en particulier, la plus belle école du canton et en 1920 le Sanatorium François-Mercier, d'architecture toute militaire. Plus tard, en 1934, sa femme Marie Mercier construisit sur la commune voisine de Rocles, un sanatorium destiné aux fermmes, lequel porte son nom II est plus charmant d'aspect, et dans son cadre de verdure ressemble à un hôtel de montagne. Ces deux établissements reconvertis depuis quelques années en Centres médicaux, accueillent maintenant des malades de toutes catégories, et employant plus de 200 agents, donnent à la région son caractère soignant. Depuis le 1er janvier 1984, ils ont été fusionnés et constituent un unique établissement hospitalier public de 290 lits dénommé : « Centre Médical départemental François et Marie Mercier ››, affecté au « moyen séjour ».
François Mercier (Envoi de M. Didier Poupier ancien adhérent)
François Mercier est né à Tronget le 2 février 1858. Il était le fils d'un petit entrepreneur de travaux publics, Jean Mercier, établi à Tronget, au bourg. Par son travail, sa volonté, il devint le patron d'une immense entreprise. Pour ses réalisations, il convient de se reporter au texte figurant sur le monument commémoratif.
L'école : achevée en 1919.
Le sanatorium situé à Tronget : achevé en 1920.
Le sanatorium situé à Rocles : achevé en 1933 par Marie Mercier, veuve de François.
L'école abrite actuellement l'école primaire et la mairie. Des logements pour instituteurs sont prévus au 1er étage. François Mercier était officier de la Légion d'Honneur. Il entra au conseil municipal de Tronget en 1904, et fut maire de la ville de 1913 a son décès, en 1920.
Monument à Tronget: A François Mercier, entrepreneur de travaux publics, en souvenir de son formidable labeur, marqué par la construction des chemins de fer de Corbeil à Montereau, d'Arlanc à Darsac, de Saint-Claude à Morez, d'Argentières à la frontière Suisse, de Brioude à Saint-Flour, de Miramas à l'Estaques, de Nice à la frontière d'Italie, des chemins de fer économiques de la Bretagne, de l'Allier, du Cher, de la Nièvre, du Centre, de la vallée de Vouga au Portugal. De son ardent patriotisme, qui pendant la grande Guerre de 1914-1918 s'est consacré à la construction des ateliers de chargement de Moulins et de Montluçon. A l’agrandissement des établissements militaires de Bourges, la reconstruction d'ouvrages d'art détruits par l'ennemi et la reconstitution des régions dévastées. Et de son grand cœur qui a permis la réalisation du groupe scolaire de Tronget, du sanatorium de La Guiche, du sanatorium du Montet.
Par un travail acharné, il s'éleva. Par sa générosité et la hauteur de ses conceptions sociales, il justifia son succès.
Généalogie de François Mercier
Le château de Lali ou Laly
Au bas de la ville, derrière son haut mur percé d'un porche arrondi qu'encadrent deux tourelles carrées, se cache le château de Lali construit semble-t-il au début du XVIIème siècle par la famille Gaulmin, l'une des anciennes familles notables du Montet. A la fois, ferme et château, il adopte le plan traditionnel des grandes exploitations agricoles de la région: deux bâtiments d'exploitation placés en perpendiculaire sur le corps de logis, délimitent ainsi une cour rectangulaire. P. Dupieux avance que cette disposition courante est d'origine franque, alors qu'on avait reconnu la nécessité des enceintes protectrices. Avec son haut toit d'ardoises plates, très incliné, ses fenêtres cintrées, nombreuses et bien alignées, Lali est cossu, trapu, d’une beauté massive.
Article que j'ai écrit en 2002 pour la revue n°59 de Allier-Généalogie